Plaines de jais

Dominant les plaines, assis sur un monticule de terre et roches absconses, je tente de regarder par delà les plaines, distinguant les lueurs d'un campement au loin, de fines ombres s'agitant devant un foyer cerclé de tentes en peaux. Le soleil étant assez haut, son zénith éculé depuis trois heures maintenant, je me saisis de mon épée, et me mets à dévaler le tertre en me courbant, de sorte à ce que malgré ma grande stature on ne puisse me voir trop aisement, bien que je tente de passer par un flanc caché, jusqu'à ce que je parvienne tout à fait dans les plaines. Balançant mon épée en arrière, mes sens excités par une étrange présence dont je préfère ne pas me soucier, je cours aussi vite que je le peux, profitant que mon harnachement ne soit pas lourd pour ne pas perdre de souffle, et qu'à destination je puisse agiter mon épée aussi rapidement et puissament qu'à l'accoutumée.
"Yvag Tarr ! Esclaves Kushans."

Se tenant immobile près des ruines de l'ancienne tour de garde d'Ankar, Ellamin distingua une silhouette se mouvant sur le sol noir, en contrebas. Pensant que ce fut un mirage, il ne saisit qu'il s'agissait d'un être de chair lorsqu'il entendit des beuglements s'apparentant à des paroles provenant de cette même ombre. Ne la quittant du regard, l'érudit ne sut quoi penser.

*Kushans? Serait-ce un dialecte krosian? Mais que fait cet abruti, est-ce un des mercenaires que j'avais demandé?*

Parvenant au niveau du campement sommaire établit par ces mercenaires, le regard fuyant, passant de l'une à l'autre des créatures qui prises par les évènements n'avaient pris le temps de défourrer leur lame, je balance mon épée à ce qui peut sembler être à qui mieux mieux et tue deux des leurs, les scindant en fendant leur chair avec aisance, alors que leurs compagnons expriment leur effroi, puis leur colère. Tentant de me stopper, un maraudeur Krosian vient à mon encontre et tente de son épée de me frapper, mais parant le coup de la massive lame de mon arme, je fais tournoyer rapidement celle-ci, et frappe l'opposant à la parfaite verticale, tranchant l'épée qu'il plaçait au-dessus de sa tête pour tenter de se protéger et son buste jusqu'au hanche, puis dégage ma lame de la dépouille informe qui s'effondre au sol. Seuls deux bandits me faisant désormais face, je les regarde, une lueur de furie dans le regard, portant mon épée en arrière et abaissant ma posture alors que l'effet de surprise s'était dissipé.
"Allez, approchez, chiens de guerre ! Frappez la mort dans l'âme, que vous valiez les pièces qu'on me donne de vos têtes ."