Appartements de Myroo

S'étant faite guidée par un domestique vers ses appartements, Myroo referma doucement la porte de sa chambre, mais pas à clé cependant. Se concentrant alors sur la pièce, elle repera immédiatement la salle d'eau, et, enlevant rapidement ses chaussures, elle courrut à l'interieur. Passant de l'eau abondamment sur son visage, la jeune phoenix observa son reflet dans un miroir, et esquissa un mince sourire. *Enfin je me reconnais...* Attrapant rapidement une serviette, elle s'essuya le visage, et enleva plus sieurs parties de sa robe, sans aucune delicatesse, pour finir par se retrouver en fine robe de satin blanche, courte jusqu'aux genoux. Ainsi, elle avait l'impression de mieux respirer, et enleva de ses cheveux tout les rubans qu'il y avait. Secouant la tête avec énergie, elle était déjà beaucoup plus naturelle. Oui, elle se plaisait mieux ainsi.

"Et pourtant Myroo, il va falloir que tu t'habitue à tout ces changements... Mais pas ce soir." se declara-t-elle à elle même, alors qu'elle se precipitais vers le balcon pour ouvrir la fenêtre, et aller s'assoir sur les dalles fraiches.
*Comme c'est reposant... Il faut que je chasse toutes ces idées noires, que mon esprit s'ouvre sur d'autres pensés, et que je cesse de voir son visage... Quelque chose me gène en lui, et je ne sais pas quoi, c'est tellement...*

"Etrange..."

Allongée sur le côté, Myroo s'était laissé submerger par la fatigue. Les paupières closes, la jeune phoenix, mais également jeune reine, dormait d'un sommeil plutôt agité. Impossible de discerner ses rêves.
Elle dégna ouvrir les yeux lorsqu'un rayon de soleil la percuta de plein fouet. Mettant sa main en protection frontale, elle bailla longuement, et s'assit enfin, observant autour d'elle la nature. Elle s'etait endormie sur son balcon. *J'en rate pas une décidemment...* Sentant son estomac réclamer à manger, Myroo se releva, et s'étira doucement. Une belle journée venait de commencer, et la jeune phoenix avait un peuple à gouverner. Repassant par la baie, Myroo alla attraper un fruit dans une coupe, et le dégusta, le jus dans sa bouche était frais et la mettait de bonne humeur.

Des pas s'élevant déjà, frappant à vive allure le sol dallé, dans les couloirs contournant les appartements, je tombas nez à nez avec une servante, qui surprise me jeta un étrange regard, ses yeux écarquillés mais sa bouche demeurant close, retenant un hoquet de terreur, que je ponctuais moi-même d'une reprise de souffle brève, avant d'écarter davantage les lèvres pour y moduler mon interrogation, alors que la surprise demeurait dans le regard fixe de la femme immobile telle une statue portant à bouts de bras une pile de tissus admirablement pliés, vers lesquels je portais subrepetiscement mon regard, puis le balançais alentour, la porte de la chambre de la souveraine, dont il me semblait avoir saisi qu'elle y résidait toujours à l'heure, hors de vue, dissimulée par un embranchement devant lequel s'élevait la servante.

"Je dois m'entretenir avec son Altesse, est-elle ici, madame?"

Bien que mis hors d'haleine par ma course entreprise dans les longs couloirs depuis le palier du palais, je me rétablissais et pouvais m'exprimer clairement envers cette femme reprenant semble-t-il ses esprits, d'assez je l'esperais pour qu'elle réplique tantot, si tant est qu'elle en avait une à formuler, son visage aux traits fatigués inhérents aux gens de sa condition m'étant familier, me laissant à penser qu'étant introduite auprès de mon amie elle saurait me répondre.

Entendant des bruits de pas, puis des voix venant du couloir, la porte de sa chambre legerement entre-ouverte, Myroo finit son fruit avant d'aller voir, et de pousser sa porte, surprise.

"Je suis ici, Sir Kezahr..." déclara la jeune phoenix, observant sa servante qui ne voulait pas répondre puisque la reine était en tenue assez légère.

Sortant de sa chambre, pieds-nus, Myroo vint vers sa servante, et lui demanda gentiment de les laisser seuls, et de leur ramener quelques mets appetissants. Aquiessant d'un hochement de tête, la femme partie assez précipitemment.

"Ils sont plus étranges que moi parfois..." fit-elle, pensive.

"Cela paraît bien subjectif, mademoiselle Desten, chacun d'eux n'est-il pas plus étrange que l'un et cependant moins qu'un autre..."

Passant sur cette reflexion incongrue, autant que sur la mienne, déclamée sans réelle vigueur, simple trait d'esprit me venant, traduisant mon anxiété alors que je parcourais du regard le visage de la jeune femme s'offrant à moi, ne l'égarant point alors que je remarquais l'affublement de mon amie, auquel je ne prêtais pas mon attention, davantage suscitée par une esquisse de jovialité chez la demoiselle, semblant mieux qu'à notre dernière rencontre.

"Navré de venir vous importuner de la sorte, majesté, mais il semblerait que pour l'heure je sois le premier à venir à votre rencontre, ainsi que vous m'avez signifié vouloir être mise au fait de toute activité dans le royaume."

#Et je décline fortement de n'avoir que celles-ci à porter à vos oreilles, amie...#

Souriant à la première reflexion de son ami, Myroo aquiessa d'un hochement de tête. Ca demandait à réflechir, mais à priori ce serait pour plus tard, quelque chose d'autre tracassant l'homme se tenant devant elle.

"En effet Malash, c'est ce que je vous avez demandé. Je vous écoute donc mon ami, parlez."

"Un village du Nord-Est des terres de Yam a été mis à sac, pour l'heure je n'en sais davantage, j'ai avisé l'un de mes amis au sein de l'armée pour qu'il se rende sur place, et reçu pour cela l'aval du Père du Conseil. Je ne connais pour l'heure l'étendue de cet assaut, mené semble-t-il par des béligérants de Baal, un acte isolé selon les élements qui m'ont été donnés, mais les autorités religieuses s'en sont déjà mêlées, je crains une vendetta..."

Marquant une pause, bien que neutre au début de mon discours mais désormais énoncé de façon beaucoup plus grave, mon regard demeurant le même, fixant avec déference le visage de la jeune femme, mais mes lèvres se troussant quelque peu, alors que je devais continuer, tentant de redonner son sérieux à la situation en la présentant à la souveraine.

"Le lieutenant Gibrand est sur place, ainsi que quelques hommes de la Garde, il serait préfèrable que cela ne se répande pas au sein de l'armée, l'envoi de renforts serait profitable, mais, il m'en coûte de vous le dire de la sorte, je n'ai aucune confiance en ces hauts dignitaires militaires. Quelques soldats désignent déjà ceci comme les prémisces d'une guerre, je préfèrerais qu'il n'en soit rien. Détachez une troupe pour m'accompagner à Lametha, s'il vous plaît, Myroo, cela est une action demandant votre influence, pour que la paix perdure autant que faire se peut et que les victimes de cette attaque puissent être secourues en temps, dont nous ne disposons guère pour laisser des gradés parlementer des heures durant."

#Autant que mon impulsivité soit constructive. Je vous en prie, amie...#

Ecoutant son ami parler, Myroo perdit rapidement son sourire, pour adopter un air de réflexion.

"Si guerre il doit y avoir, guerre il y aura. Cependant, maintenir la paix le plus longtemps possible est mon devoir, notre devoir."

Levant les yeux vers Malash, la jeune phoenix lacha un soupir, avant d'approuver aux paroles de son Maître de la Garde.

"Vous aurez votre troupe, Sir Kezahr. Ainsi vais-je m'habiller, et prévenir moi-même le conseil de ces faits. Vous pouvez partir dès que vous le souhaitez. Vous faut-il une autorisation écrite autre que ma parole, Malash ?"

"Non, votre parole seule peut avaliser telle action, je n'ai pas le temps d'attendre cette troupe, et étant libre de circuler, il me semble qu'au plus tôt je partirai, au mieux ce sera."

#Comment peut-elle être aussi... encline à cela?#

Apposant un oeil torve sur la jeune femme, puis abaissant le regard, me plongeant dans une reflexion aussi apparente que celle de la souveraine, je m'inclinais devant son Altesse, légèrement tendu alors que le cuir de mon épée craquait déjà en la main l'enserrant avec force, cette même qui scellait mes lèvres, chargées d'une tension impregnant le regard que je portais une ultime fois à mon amie, si ce fut bien elle qui se dressait légèrement vêtue jusqu'alors face à moi, puis le basculant vers les corridors, dans lesquels je m'engageais en marche rapide, ponctuant déjà ma course d'un souffle rapide s'alliant au tintement régulier de mon arme en son fourreau.

"Faites attention à vous, Malash..." déclara la jeune phoenix alors que son ami était déjà en train de partir.

Tournant également les talons, la jeune reine rentrait de nouveau dans sa chambre, se dirigeant vers son armoire. *Oh Malash, ne decevez pas cette confiance que je place en vous. J'ai cédé tellement rapidement à votre requête que j'en tremble encore. Puissez-vous être sage et réflechit dans vos actes, je ne souhaite pas être déjà mal vue par les citoyens... Je vous fait confiance mon ami, mais prenez également soin de vous...*
Ouvrant les portes de l'armoire, Myroo se saisit d'une combinaison de cuir blanche, à laquelle vint s'ajouter des bottines et des gantelets fins et dorés, et par dessus laquelle elle mit une tunique doré également, lui arrivant au niveau des cuisses. Décidant de ne pas prendre sa dague pour cette première journée, elle alla vite-fait se brosser les cheveux, et mit à son front son diadème. Prenant un autre fruit très rapidement, voilà que c'était à son tour de courir dans les couloirs en direction de la salle du conseil.

Poussant la porte de ses appartements, Myroo s'en voulait à présent. Sa réaction avait été bien stupide, et elle aurait dut s'en rendre compte avant. Ouvrant la fenêtre, et allant sur son balcon, la jeune femme s'assit sur ce dernier, lachant un profond soupir. *Je devrais aller faire mes excuses... Mais j'attendrais d'abord qu'il soit guerit, je ne veux pas troubler son repos, je l'ai déjà bien assez offensé...*

Ayant fermée les yeux afin de mieux reflechir, Myroo les ouvrit de nouveau lorsqu'elle entendit un faible glissement. Descendant de la rembarde, et observant autour d'elle, elle poussa un cris de frayeur en voyant un serpent, bien plus gros que la normal, onduler vers elle. Essayant de garder son calme, la jeune phoenix rerentra dans ses appartements, et ferma rapidement la vitre, s'en éloignant de quelques pas. A sa surprise, et son malheur par la même occasion, le serpent se dressa, et passa à travers la vitre.

"Magie noire..." souffla la jeune reine, alors qu'elle se preparait à lui envoyer des flammes.

Tendant ses mains devant elle, elle envoya un jet de flamme sur le serpent. Elles le lècherent, mais il ne ressentit aucune douleur, et ne réagit même pas. Se rapprochant dangereusement d'elle, Myroo reculait jusqu'a être plaquée contre le mur. Se dressant une fois de plus, le serpent l'observait. Qui avait bien put creer une telle bestiole ? Un mage noir de Baal, ou de Yam ? Se jetant sur le côté alors que le serpent voulait lui planter ses crochets dans la peau, Myroo se dit que finalement, elle s'accorderait cette reflexion un peu plus tard. Attrapant une assiette, elle la jeta sur le serpent, qui l'esquiva aisément. Cependant, le bruit qu'avait fait l'assiette en se brisant sur le sol alerterait peut-être quelqu'un. Observant le serpent, la jeune phoenix vit bien qu'il commencait à s'enerver, et ca, c'était mauvais... Reculant une fois de plus, elle trébucha sur quelque chose, et se rendit compte que c'était la queue du serpent. *Mon dieu, mais quelle longueur !* songea la jeune femme alors que le serpent se pressa d'ensserrer au sein de ses anneaux la cheville de Myroo, qui craqua dans un bruit sourd. Cette dernière poussa un cris de douleur, et était maintenant à terre, avec le serpent.

"Je suis navrée mais je ne suis pas attirée par les serpents..." fit-elle tout en essayant de dégager sa cheville.

Mais l'humour ne servait qu'a rassurer la jeune reine, car le serpent n'avait qu'un but : la tuer.

Un fracas, sourd et bref, mais clair, isolé, anodin? Impossible. S'élançant dans les corridors qu'il achevait de parcourir, observant jusqu'alors la gaine pendant à son flanc et branlant à chacun de ses pas, Gibrand, appliquant une pièce d'étoffe laiteuse sur son arcade sourcilière parcourue d'une fine coupure d'où ne s'échappait plus désormais que quelques perles écarlates, haussa le regard, le portant intrigué sur les portes closes se dressant sur sa droite, vers lesquelles il se hâta, faisant déjà luire l'acier rutilant sous les chandeliers de son épée, portée en quinte alors que les battants s'affaissaient en un branle lourd, répercuté par des sursauts non loin, de Gardes jusqu'alors sourds au tumult s'échappant alors clairement de la pièce s'offrant au lieutenant, lame en main, le regard fixe apposé sur une forme serpentine aux anneaux se lovant sur la jeune personne, à laquelle l'homme n'accorda qu'un furtif regard, la bête l'entravant étant bien grosse, trop pour que le soldat ne lui accorde une seconde en laquelle sa proie pourrait voir son ossature broyée en cette queue imposante et musclée, dont les écailles luisaient et les motifs ondulaient.

#Par tous les saints.#

Peu assuré de l'effet de pareille manoeuvre, Gibrand arma toutefois son coup, et bondissant lame tendue pointe en avant, ses poings se saisissant avec vigueur de la poignée de l'arme, la plongea en la chair abandonnée par la sourde créature, fichant l'épée même en le sol carrelé, se brisant sous l'impact, ainsi qu'il le perçut, à une secousse.

HRP: Navré, peu brillant, mais je fais selon ce que mes humbles capacités me permettent. Post interessant soit dit en passant Myroo, de bons souvenirs de "Conan le Cimmérien" que cette attaque. Smile

HRP : merci Smile

Profitant de l'arrivée et de l'acte du soldat pour reculer, et ainsi dégager sa cheville cassée des anneaux du serpent, la jeune reine observa l'épée fichée dans le corps du serpent. Ce dernier n'apprecia pas, et se mit à montrer ses crochets, menacant. *Il n'est même pas mort...* songea Myroo avec de gros yeux. Si une simple lame le blessait cependant, peut-être qu'une lame rougeoyante de chaleur le tuerait... Se servant de sa magie pour faire monter la chaleur de la lame du soldat, celle-ci vira au orange. Myroo devait cependant contrôler sa magie, afin qu'elle ne brûle pas le soldat.

"Décapitez-le... Maintenant !" fit-elle alors que ses forces commencaient à la quitter.

Il était plus dur de maintenir une lame à une température ambiante que de la faire chauffer d'un seul coup.

Sa lame rougeoyant déjà, la reine heureusement hors de portée, le lieutenant usa de sa force pour retirer l'épée, qui bien qu'isolée céda rapidement, les faïences fendues par la chaleur, mais laissant la flamboyante lame répandre ses éclats serpentins s'envoler, demandant à Gibrand de tenir l'épée à distance, ce qu'il put faire en abaissant la lame, et frappant horizontalement de taille, même si les muscles du monstre saisis de spasmes étant incapacités la constrictrice bête conservant toujours ses cros non-emprunts de venin, celui-ci s'avérant inutile pour des proies qu'une seule de ces dents éffilaient pourraient transpercer de part en part, et qui résistaient s'évèrement aux assauts du soldat, brandissant la lame étincelante comme un damné, vif, jusqu'à ce que celle-ci ne disparaisse dans la chair de la bête démoniaque, pour que ses éclats rougeoyants paraissent d'une autre part de son corps serpentin meurtrit, mais s'agitant toujours, alors que le lieutenant tenait bon, ses gantelets toutefois trop rongés pour que ses propres mains n'en paraissent, rougeoyantes, et qu'un grognement étouffé que s'élèvent de derrière ses dents tenues serrées derrière des lèvres troussées, les zygomatiques tendus autant à l'extrème que les muscles maintenant l'homme en place.

"Par Koth, c'est pas vrai !!"

Constatant que la chaleur allait attaquer l'homme, Myroo cessa d'un coup sa magie. La lame allait refroidir peu à peu, et elle pourrait ainsi mieux récuperer ses forces. Le serpent, succombant presque aux assauts, Myroo reflechissait à comment le tuer. *Il y aurait quelqu'un en plus, il serait déjà mort... Il nous faudrait également un mage blanc, mais dans l'immédiat, c'est impossible...* Toujours à terre, contre le mur, la jeune reine se servit de sa voix.

"Gardes, gardes !" appela-t-elle à vive voix.

Quelques secondes plus tard, seul un jeune homme avait répondu à son appel. *Et bien, le service est impecable...* songea-t-elle. Le jeune soldat s'approcha automatiquement de sa reine, mais elle le repoussa vivement.

"Allez aider cet homme plutot !"

Soupirant, elle observa le jeune homme aller aux côtés de l'homme qui lui avait sauvé la vie pour le moment. *Mais comment se debarasser de cette chose...*

Lâchant un juron alors qu'un Garde apparaissait, et penaud venait vers la bête, le lieutenant parvint à resaisir à deux mains la poignée de son arme, et la défichant en arrachant quelques lambeaux de chair et filets de sang s'éloigna de l'imposant monstre, dont les spasmes s'accalmaient dangereusement, pour l'épéiste impotent, mais plus encore pour le bleu mandé tel une entrave aux côtés de Gibrand, la reine sauve se tenant heursuement à assez bonne distance pour que la figure serpentine ne puisse l'approcher, pas plus que ses anneaux, même si dotés de muscles surpuissants et vifs, génant ses mouvements dans un tel espace, aussi exigu, d'autant plus incapacitant pour le soldat, soufflant lourdement, puis ne lâchant la créature des yeux se saisissant d'une pièce de tissu, disposée à terre, portant encore les sillons des anneaux de la bête, s'évanouissant alors que le lieutenant la lovait autour de la lame large de son épée.

"Altesse, enflammez ce vêtement, vite !"

Maintenant son sérieux, se voulant même injonctif, alors qu'il ne savait guère en quel état était jetée la souveraine, Gibrand brandit son arme à l'encontre du monstre serpentant déjà, la voilure dansant dans les airs sous le regard bestial et noir de l'artificielle et létale créature.

#Putain de Koth !#

Obeissant au lieutenant, Myroo enflamma le tissus en levant la main. Aussitôt fait, une douleur fulgurante lui transperça la poitrine. Elle allait de plus en plus loin au niveau de ses forces, et son énergie vitale en prenait un sale coup. Tremblante comme une feuille, la jeune reine tentait de se calmer, mais la douleur au niveau de sa cheville et son manque de force l'en empechait. *Tuez cette bestiole...*

Haussant le bras, Gibrand usa de son épée brandit telle une torche pour repousser la bête, dont le crâne oscillait, poussant quelques sifflements puissants, troussant ses crocs frôlant les flammes lêchant ses écailles, mais ne pouvant que retenir l'imposante créature, que le lieutenant défiait du regard, sa figure déformée par l'épuisement, retenu de peu par la determination du soldat, maintenant le milicien derrière lui, bien que laissant passer une épée tendue branlante face au monstre, le repoussant davantage par les flammes reverberant leur lueur sur la lame ineffisciente.

"Arrière, monstre !"

Bien que s'époumonant, le soldat baissait légèrement sa défense et son bras, de fatigue, les volutes emplissant l'appartement trop exigu, mais ne semblant incapaciter le reptile, qui se haussa toutefois un instant, précédant quelques secondes de latence pendant lesquelles le soldat lui-même tendit l'oreille, lâchant un souffle, alors que des pas résonnaient pesants et rapides sur les marbrures des corridors adjacents, dont apparut ma figure rougie, et non par cette unique course, motivée par la découverte d'un cadavre par la Garde dont je fus informé en passant l'avenue que dominait la bâtisse, et dans laquelle je m'étais engouffrée, reconnaissant des frappes sur l'opine dépouille trop familière, celles du monstre auquel je confrontais mon regard, grgnant et fulminant, alors que je brandissais déjà envers la créature en la toisant haineux mon épée, dont la lame scintillait, et se refletait dans le regard fixe et froid ne cillant plus malgré la férocité dont était empreint celui du prédateur gigantesque, pire que reptiliens, ceux d'un monstre de Koth, ainsi que me le signifiait mon ami d'un hôchement de tête alors que ses forces ne suffisaient plus à retenir les charges du monstre, les flammes se dérobant à sa vue.

"Soldats, protégez ces civils."

Vociférant, je m'élançais à l'assaut de la bête, dont les attaques étaient contrées par ma lame brillant intensement et les traits vrombissant dans mon dos décochés par la compagnie de sentinelles alignés d'équerre contre les battants grands ouverts des appartements, protégeant les victimes des assauts du massif agresseur.

#Vous êtes allés trop loin, sorciers de Baal !#

Myroo sembla reconnaître une voix, mais celle-ci lui semblait bien lointaine. Elle ne voyait même plus clair, et tout était flou autour d'elle. Elle vit une silhouette se placer devant elle, surement un soldat, mais elle n'en avait que faire. Tendant le bras, comme pour s'agripper à quelque chose, ce dernier retomba mollement le long de son corps, alors que la jeune reine glissait d'épuisement sur le sol, sa tête heurtant avec douceur cependant le sol, ses cheveux s'étalant sur le sol. Myroo avait les yeux à moitié fermés, et c'est dans un dernier soufflement qu'elle perdit conscience...

Agitant bras et poignets avec célérité, je pus par quatre fois de ma lame à la lueur nacrée transpercer la chair du démon, et le mettre à bas, chacune de mes frappes le dévorant, se repaissant de sa chair honnie, et en un ultime assaut, où ma concentration se trouvait au plus haut, fendait le crâne de la bête à la machoire, et le tuais enfin, observant son corps disparaissant, la magie l'animant se dissipant, alors que demeurait le halo de son corps fin sur les pavés brisés, en une poussière obscure, que je regardais satisfait un instant, lâchant un soupir, jusqu'à ce que suivant les contours de la forme serpentine je croisas ma jeune amie, affaissée au sol, les paupières closes, que je frôlais, posant une main sur le front de la jeune femme, et venant à son chevet, mon souffle se coupant un instant alors que même le poids de la frêle demoiselle dont je me saisissais rendait à mes blessures leur vigueur, pulsant de nouveau de la douleur en mon esprit, que j'avais pu accuser par la colère prédominante en mon esprit lors de la confrontation. La menant au seuil des appartements, toussotant alors que seuls demeuraient dans le brasier qui commençait à se saisir de la pièce le soldat et Gibrand, je tendais la souveraine évanouie à mon acolyte, et m'aidant du jeune Garde sortais à mon tour de la salle, puis balançais mon regard vers les soupents où les soupirails, par un système ingénieux de machineries, s'entrouvraient et laissaient s'élever sans stagner la fumée imprégnant ces appartements, dans lesquels s'engouffrèrent bientot de ces sapeurs, que je vis en dernier franchir ce palier, alors que je suivais du regard mes amis s'éloigner, et reprenais mes forces, observant quelques flammes paraissant depuis le corridor, puis disparaissais à mon tour.

#Maudits soient les sorciers de Koth. Mais par votre grâce elle est sauve, Seigneur, merci.#

Se sentant soulevée, Myroo ouvrit brusquement les yeux.

"Est-il..." commenca-t-elle, pour finir par sombrer de nouveau dans l'inconscience.

La jeune reine était épuisée, autant moralement que physiquement. Sa cheville, toujours cassée, la faisait énormement souffrir, et l'inconscience lui permettait d'échapper à cette douleur momentanément. Elle avait tant de choses à faire, et elle devait reflechir, songer au futur de tout un peuple, il fallait à tout pris qu'elle se reveille, qu'elle recupère...

» Les appartements royaux