Examination

Ses pas legers mais menacant comme de la braise, la phoenix marchait à grande vitesse vers un refuge. Sa cape sur les épaules, elle n'avait point de capuche, alors que la pluie se faisait diluviene. Poussant une porte massive en bois, Myroo pénétra dans une des reserves d'alimentation. Certes, cette reserve etait remplie de foin, mais bon... Jetant un regard circulaire autour d'elle, elle se mit en quête de quelqu'un... Il lui fallait quelqu'un...

Enchargé avec un homme de loi de vérifier la cargaison de victuailles destinées aux sentinelles des contreforts qui transiteraient par le fleuve, j'avançais dans les entrepots, le silence y demeurant depuis tout le temps que j'y étais, hormis le fracas d'une porte dont les gonds se heurtaient, emplissant l'espace un instant de ce bruit sourd dont mes oreilles s'étaient saisies aisement. Marchant, suivant l'écho de ce tumult courant le long des cloisons si peu hautes, je fis une halte quelques secondes, incertain de la vision s'offrant à moi, puis continuais, m'en approchant à pas lent, ma main égarée sur la poignée de mon arme demeurant dans sa gaine, par simple habitude, ma figure intriguée affichant un éphémère sourire, qui traduisit mon contentement à la vue d'une créature à la figure honnête, vers laquelle j'achevais de me diriger en faisant quelques pas.

"Qu- Demoiselle, que faîtes-vous ici?"

#Une page égarée menant des provisions au nom de son maître? Assurement non, pas de victuaille avec elle, et ce visage n'est pas assez ingrat.#

Se retournant brusquement, Myroo fit gigcler quelques gouttelettes avec ses cheveux detrempés. Un sourire apparut sur ses lèvres, enfin elle avait trouvé quelqu'un.

"Excusez-moi de parcourir cette réserve sans vous avoir prévenus messire, mais comme chaque mois, je tenais à savoir si nos reserves étaient suffisantes. Bien que je ne sois qu'une simple personne sans grande importance, j'aime savoir que le peuple d'Yam ne manque pas de nourriture."

"Cette section recèle les denrées destinées en priorité aux avant-postes, et attendent la transition, loin des quais, pour qu'elle ne soient pas gâtées par l'humidité."

Faisant une courte halte dans mon rapport, je regardais il est vrai l'inconnu avec une certaine méfiance, tentant de rester prudent dans mes paroles, et ainsi continuais, balayant du revers de la main une goutte perlant sur mon visage, croisant les bras, cette attention de la jeune créature pour, à ses dires, le bien du peuple de nos terres m'arrachant à nouveau un sourire.

"Des campagnes du Sud parviennent quelques victuailles, mais la plupart reste sur les domaines, les seigneurs de chaque fief administrant et répartissant... selon leur gré. La plupart des produits en ce lieu vont à la capitale, ou sont répartis selon les environs, mais tout ceci n'est que commerce. On ne peut avoir que pour les sous reposant dans notre bourse, vous savez..."

#La guerre a déjà arraché des vies et de l'argent, la pauvreté en a résulté, de cela et d'autres facteurs...#

"Oh oui, je le sais trop bien..." fit la jeune femme tout en affichant une légère grimace.
Prenant ses cheveux dans ses mains, elle se servit de sa magie pour les secher sans les brûler tout de même.

"Cette humiditée n'arrange pas beaucoup l'alimentation, bien que ce soit pareil chaque année..."

"La nature irrigue les terres, abreuve les plantes que nous cultivons de l'eau qu'elle nous prodigue, nous pourrions les consommer sur l'instant, fraîches et pures, mais nous conservons, stockons, c'est là une justice à l'encontre de notre état d'humain. Par chance, la nature est assez bonne pour nous laisser les victuailles fraîches quelques temps, c'est grace à cela que le peuple peut ne pas mourir de faim."

Souriant, je me remémorais toutefois de tristes temps, où la famine nous guettait moi et ma jeune soeur, alors que désormais même si ce n'était parfois que frugal je disposais d'un repas pour me sustenter agréablement.

"Serait-ce... la faim qui vous a réellement mené ici?"

#Elle présente bien, mais la pauvreté comme nombre d'afflictions n'a pas qu'un seul visage.#

"La faim ? Je m'assure chaque année qu'Yam n'est pas en déficit de nourriture. Ma faim m'importe peu, mais j'ai un logement et je vis bien, je dois l'avouer. Il est bien étrange que l'on ne se soit pas croisés les années passées... Je voyais toujours le même homme, qui au fur et à mesure des années me faisait son rapport, ce qui était plus pratique. Cependant, voir de nouveaux visages me fait du bien."

Accompagnant sa dernière phrase par un charmant sourire, Myroo se mit à croire que cette personne devait être digne de confiance.

"C'est le privilège de ceux n'ayant guère à penser comment se nourrir de se soucier du sort des necessiteux, je suppose. Enfin une créature amène, qu'elle ait ou non la panse bien remplie, demeure une bonne âme, et si cela lui plaît de faire des rencontres opportunes, c'est qu'elle est de bonne nature."

Admirant le sourire de la jeune femme, heureux qu'un esprit ne soit géné d'exprimer ainsi son contentement devant ses semblables, particulièrement alors que le temps maussade ne saurait encourager à des pensées par trop agréables, je ne perdis mon sourire, bien que plus léger, la situation se présentant assez risible à mes yeux, à un point que j'en avais oublié les usages.

"Oh, veuillez m'escuser, je ne me suis pas même présenté. Je me nomme Malash Kezahr, je ne suis ici qu'en tant que membre du corps de Sa Sainteté, à titre officieux, bien sûr. Ainsi, c'est pour cela que je n'avais jamais vu votre minois auparavant, demoiselle. Je ne sais trop toutefois si il est plaisant de penser que celui qui s'attelait encore à la tâche il y a quelques lunes était si enclin à faire un rapport à une citadine, sans vouloir vous offenser évidemment."

"Oh, veuillez également m'excuser ! Je me nomme Myroo Desten, mage controlant le feu. L'homme qui s'occupait de me faire ses rapports me connaissait bien à force, et il savait que je suis fidèle à Yam, et que jamais je n'aurais abusé de ces informations. Je ne m'informe pas qu'au sujet de nos reserves, j'aime savoir que nous ne manquons d'absolument rien."

Gardant son sourire, Myroo ecoutait la pluie qui tombait de plus en plus forte. Il serait difficile de sortir sans être entièrement trempée...

J'adresse une légère reverence à l'attention de la demoiselle, accordant crédit à ses propos, et riant légèrement en entendant ses derniers propos, non par moquerie, mais simplement amusé que la jeune femme parvienne à un tel "constat".

"Materiellement, nous pouvons en principe survivre. Mais l'important n'est pas ce qui est dans ces entrepots, ce sont toutes ces denrées transitant par le fleuve, si nous sommes dans le grenier à grain du pays, un blocus maritime aurait bien plutot fait de ruiner ces terres qu'un manque de ressources par temps de paix. Une noble pensée de votre part, penser cela comme les fondements de notre ataraxie, mais trop restrictrice, enfin c'est ce qu'il semblerait. Mais parée d'un pareil sourire, cette reflexion vous honore, et pallie à nombre de maux, mademoiselle Desten."

S'accordant un bref rire, Myroo secoua légerement la tête.

"J'y pense aussi voyons, je voyage souvent en nos terres, découvre de nouveaux endroits de temps à autre, et surveille les autres... L'on pourrait croire que je suis une sentinelle, et pourtant, je suis citoyenne me rendant dès que je le puis au temple."

Remetant sa meche derrière son oreille, la jeune femme commencait à avoir froid avec cette humidité. Un feu n'aurait pas été de refus, mais impossible avec tout ce foin.

"Si vos activités ne vous entravent pas dans votre devotion, c'est là tout ce qui compte, et plût à notre Seigneur que le monde fut parcouru par davantage de créatures aussi attachées à son monde comme au divin que vous, mademoiselle."

Etant, certes par incident, devenu dévot et désormais haut commissaire de l'ordre de Sa Sainteté, j'admirais cette jeune femme, heureux que davantage qu'une bonne âme, elle fut pieuse. Mon sourire reprenant forme alors qu'il me semblait percevoir les lèvres tremblant légèrement de demoiselle Desten, je reprenais, une fois qu'un court instant de silence se soit instauré en ce sombre lieu, que ma voix parcourait en brisant le froid s'insinuant dans la chair de par son austerité.

"Auriez-vous froid? Nous ne pouvons installer de flambeaux par ici il est vrai, risques par trop considerables d'enflammer l'entrepôt, et les denrées étant trop sensibles à la chaleur, pour certaines. Mais vous connaissez ces lieux, peut-être préfèreriez-vous vous rendre à la salle du commis, où au moins la chaleur est préservée, hormis si vous désirez continuer votre tâche, quite à demeurer alitée toute la semaine qui suivra, évidemment."

"Je dois avouer que rejoindre un lieu plus chaleureux est une idée très séduisante, et c'est pourquoi je vais l'appliquer. M'accompagnez-vous ? J'aime beaucoup parler avec nos citoyens, qui plus est lorsque je ne les connais guère encore. Bien entendu, si vous avez à faire, je ne désire point vous retenir."

Se frottant les mains, Myroo utilisait un peu de sa magie pour se les rechauffer. Elle ne pouvait allumer de feu, comme elle l'avait pensé et qu'il le lui avait dit, ca causerait à coups sur un incendie, or, ce n'était pas ce qu'elle souhaitait.

"Si je m'écoutais, je n'aurais que trop de choses à faire, mademoiselle Desten ! Je puis vous accompagner, ma tâche s'apparentant à la vôtre après tout, n'est-ce pas? La salle n'est guère loin..."

Mon sourire s'étant dissipé, mes lèvres demeurant seulement légèrement levés, ma mine ne traduisant qu'un léger plaisir, j'observais les mains de la jeune femme, et réflechissais, mais me trouvais désarmé face à pareil ennemi que le froid que porte la pluie, la seule arme qu'il nous aurait été possible de brandir présentant l'inconvenient de pouvoir nous mener à l'incendie irrémédiablement.

"Navré, je vous aurais proposé un châle si j'en avais eu un pour apposer sur vos épaules ou vos mains, mais ce n'est le cas, je le déplore. Mais ce n'est pas loin, il suffit de presser le pas si la chaleur se dérobe trop rapidement."

"Oh, c'est gentil à vous. Je suis habituée au froid, ma santé ne se deteriorera pas avec cela, et au pire, ce n'est qu'un rhume que je pourrais avoir. Je peux m'auto-rechauffer grace à ma magie, mais cela m'epuiserais pour pas grand chose. Allons donc nous installer dans la salle, ca n'en sera que plus agréable."

Accompagnant cette phrase par un sourire, Myroo rajusta sa cape sur ses épaules, et observa sa tenue. Elle aurait dut prendre un foulard, elle l'oubliait toujours... Facheuse habitude quand il fait ce temps-ci.

"Habituée? Je veux bien croire que vous soyiez voyageuse, mais je ne pensais pas que vous en étiez à ne plus souffrir du froid, qui plus est en étant mage pyromantique."

Observant intrigué la jeune femme, je la suivais, constatant ainsi si elle se souvenait du cheminement à suivre pour rejoindre la salle où logeait le commis aux aguets dans l'entrepôt. Vide, dépouillée, seuls quelques sièges, un secretaire et une paillasse trônant dans la salle, nous y entrâmes, et constatèrent ainsi que l'atmosphère y était davantage supportable pour la demoiselle, ce froid ne m'incommodant il était vrai pas, mes vêtements présentant une protection tant contre les flammes pouvant les lécher que contre la bise mortelle du froid.

"Cela est mieux, je crois que nous pouvons en convenir."

S'étant automatiquement dirigée vers cette salle que la jeune femme connaissait bien, elle put constater que la température était en effet plus chaleureuse. Bien qu'elle etait habituée du froid, elle n'aimait guère celui-ci.

"Je n'aime pas le froid, je le supporte. La chaleur est ce qui me va le mieux." fit Myroo avec un sourire.

Allant s'assoir sur un siège, la phoenix reprit peu à peu.

"Faisons plus ample connaissance messire Kezahr, quel est donc votre travail plus précisement ? Je dois avouer qu'il m'intrigue."

"Travail? Eh bien, voilà qui est une question sensée, bien que la réponse le soit bien moins. Non que je sois un factotum de Sa Sainteté, je suis une de ses mains gauches, je coordonne la logistique de l'Ordre, et de ces terres, dans la capitale tout du moins. Ce sont là les tâches qui m'incombent, mais comme "travil" au sens où vous l'entendez, je ne peux pour l'heure dire qu'épéiste, mon mécène m'a introduit auprès des hautes autorités mais dans une hiérarchie en cascade telle que celle du pays sans souverain, cette requête n'a trouvé écho."

Prenant place sur l'un des sièges, je croisais les jambes, appliquant mes paumes sur mes genous, et regardais la demoiselle, amusé par un élement dans sa personne que je ne pouvais determiner.

"Ainsi, je prête main forte aux autorités aussi officieusement que vous, demoiselle Desten. En ce sens, peut-on dire que vous êtes dans un cas similaire au mien, une mage ronine, une aventurière prêtant main forte aux autorités dans la gestion logistique des cités, ou davantage encore si cela est necessaire?"

#Cette jeune femme sait au moins engager une conversation, ce n'est guère réciproque, commère que je suis...#

Souriant, Myroo croisa les jambes également, metant son coude sur sa cuisse, posant ainsi sa tête sur sa main.

"Je suis au service de notre peuple, et, si necessaire, je mourrais pour lui. Cependant, je suis souvent mise à l'écart des dernières informations, et lorsque j'arrive à en recevoir certaine, je ne puis donner mon avis. Personne ne m'écouterais, et ma parole ne vaudrait rien comparé à la vôtre. Ainsi est la hiérarchie..."

Accompagnant ses paroles d'un soupir, la jeune femme souriait toujours cependant. La vie était faite ainsi, et elle n'allait surement pas s'arreter là les bras croisés.

"Vous êtes au service du peuple, c'est là la seule hiérarchie comptant, demoiselle Desten, celle qui vous couvre de la bénédiction de Yam, et vous ouvre les portes de ces entrepots. Mais ma voix ne peut s'élever davantage que la vôtre, elle ne doit pas exister, car si l'on peut parler avec la plèbe, nulle parole ne trouve de sens auprès de Sa Sainteté. Vous avez la chance de pouvoir vous exprimer, il ne tient qu'à vous de le faire, l'oiseau ne fait-il pas jamais palabre avec l'arbre, car il finit toujours par s'y poser? Une belle gorge, de jolies lèvres, voilà qui ne saurait être destiné qu'à un mutisme inconsidéré, sauf votre respect, mademoiselle. Vous êtes donc mage itinérante? Voir tant de choses, sans jamais se permettre de parler, voilà qui est incongru. Croyez-vous donc qu'il n'y aura jamais d'oreille portée à votre attention?"

Je n'interrogeais guère la jeune femme pour la mettre mal à l'aise, et si ce fut le cas il m'aurait suffit d'un signe de sa part pour que je cesse et demande pardon de cette impudence, mais la hardiesse dont elle avait fait preuve en pénétrant en ce lieu me laissait perplexe à l'entente des mots sortant de cette bouche paraissant pourtant bien assurée, seul le froid ayant depuis que je l'avais vue fait trembler ses membres.

"Ah..." lacha la jeune femme, a demie surprise.

Cet homme était censé, très censé... Après tout, il est vrai qu'elle avait déjà tenté plusieurs fois de se faire entendre, mais peut-être n'avait-elle pas fait ca de la bonne manière. Déjà, une nouvelle idée germait dans sa tête.

"Vous avez raison, je me ferais entendre, j'y tiens. Peut-etre vais-je changer de sujet, mais est-il vrai que les habitants de Baal veulent la guerre ?"

"Vouloir? Oh, j'en doute. Ce sont les autorités politiques et religieuses qui régissent cela, le peuple ainsi que celui de Yam n'a rien à y faire, il n'a pas vocation à la guerre, enfin plus maintenant... Ce sont les fanatiques qui font la guerre, et ceux là ne sont pas du peuple, pas de celui de ce monde. Enfin si vous avez voyagé par ces terres, vous devez le savoir, tout cela, demoiselle Desten..."

Mon sourire avait disparu alors que la jeune femme achevait sa question. Un frisson me parcourut l'échine, l'un de ceux que je ne ressentais qu'en ces rares occasions où je me rappelais à une réalité qui nous fit souffrir moi et ma jeune soeur durant de longues et harassantes années, l'une de ces reminiscences qui fissurent le coeur, plongent nos âmes dans le désarroi, et tissent les lèvres de ceux dont les poings se sentent déjà de vigueur sous le coup de la rage.

"Mmmh... Oui, en effet. Cependant, les mentalités diffèrent entre ces deux peuples. Je ne puis affirmer avec certitude quelle est la leurs, mais je ne pense point que se monter contre nous les gènes tant que ca..."

Arretant de parler un instant, constatant que messire Kezahr avait perdu son sourire et semblait plus distant, Myroo pencha legerement la tête sur le côté, reprenant son sourire chaleureux.

"Depuis combien d'année etes-vous une des mains gauche de Sa Sainteté ?"

Haussant légèrement la tête, je fixais la jeune femme un instant, puis, soufflant légèrement, détournais le regard de la demoiselle, le portant sur les rayonnages de denrée visibles depuis ce poste, une bougie captant mon regard par sa lueur alors qu'elle se tenait face à moi, devant les entrepots.

"Auprès de Sa Sainteté, je ne le sais guère plus, l'assiduité a changé considerablement ma notion du temps, une année auparavant me semblait une decennie désormais, cela doit bien faire dix ans également que j'ai été introduit depuis Shola par mon mécène, sans compter non loin d'une lustre avant cela auprès de cet homme. Je n'ai jamais intégré d'ordre de paladins, je laisse cela aux guerroyeurs, car ils ne sont que des étais pour pallier aux maux que je ne saurais empêcher. De par mon sang, plus pur dans sa batardisation que nul autre, ma place me semble être ici. Il m'est plus agréable de discuter avec une demoiselle des soucis du peuple que de partir agiter mon glaive à qui mieux mieux pour me confondre dans le fanatisme. Et vous, connaissez-vous votre place, mademoiselle Desten?"

A nouveau, j'interrogeais la jeune femme avec une certaine indiscretion, mais de par la nature qui semblait être la sienne, je savais que si elle ne désirait se confier, elle pourrait me le faire savoir, bien que cette même nature me menait à penser qu'elle n'abhorrerait telles questions, elle avait ma foi la première lancé ses questions appelant à la confidence.

"Ma place ?..."

Baissant les yeux, Myroo réflechissait. Jamais cette question ne lui avait été posé, bien qu'elle se l'etait déjà demandé toute seule.
Se redressant sur son siège, décroisant les jambes et posant une main sur chaque cuisse, elle ferma les yeux deux petites secondes avant de reporter son regard sur messire Kezahr. Son sourire s'était effacé, cette question étant sérieuse.

"Et bien, ce que je puis affirmer est que ma place est au sein de notre peuple. Où ? Avec eux, toujours. Notre peuple est cette raison pour laquelle je suis là, cette même raison pour laquelle je voyage... Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour lui, donc oui, ma place est fondue à la sienne."